Pain and Aging

Près d’une personne âgée sur deux souffre de douleurs chroniques, contre 30% dans les autres tranches d’âge. Une piste intéressante pour expliquer cette vulnérabilité à la douleur chronique chez les séniors est le lien, observé par plusieurs auteurs, entre les fonctions exécutives (inhibition, attention, flexibilité, prise de décision) et l’inhibition endogène de la douleur. En effet, les personnes qui présentent de hautes performances exécutives résistent plus longtemps à une stimulation douloureuse prolongée que les celles qui ont de faibles performances. Le cortex préfrontal étant le siège des fonctions exécutives, son altération structurelle et fonctionnelle chez les personnes âgées pourrait être une cause de déficit d’inhibition endogène de la douleur. Sur le plan fonctionnel, les mécanismes en jeu dans l’inhibition descendante sont complexes et les déficits observés chez les personnes âgés peuvent opérer à plusieurs niveaux. Une possibilité serait une diminution, chez la personne âgée, des capacités attentionnels qui interviennent dans les processus d’inhibition cognitive de la douleur. Notre objectif est donc de vérifier cette hypothèse en évaluant les performances de résistance à une douleur tonique (modèle expérimental de la douleur chronique) en lien avec le niveau cognitif des sujets.

Nos études expérimentales de la douleur chez l’Homme ont également pour objectif d’améliorer les méthodes d’évaluation de la douleur. Nos recherches se focalisent aussi bien sur les méthodes subjectives telles que les mesures sensorielles quantitatives que sur les techniques objectives tels que les potentiels évoqués somatosensoriels obtenus par enregistrements électroencéphalographiques.

La problématique d’évaluation de la douleur se situe également au niveau des outils de stimulation utilisés. En effet, les seuils de détection de la température sont généralement exprimés en tant que température ou puissance de sortie du dispositif de stimulation, principalement parce qu’il est très difficile de mesurer avec précision la température exacte de la région cutanée qui est stimulée. De plus, la température de la région cutanée stimulée est fonction de plusieurs facteurs, notamment la température initiale de la peau, le coefficient d’échange entre la peau et la surface de stimulation et la capacité de la peau à diffuser de la chaleur à travers les tissus. A l’aide de différents modèles, nous essayons de caractériser plus finement le fonctionnement des fibres thermo-nociceptives dans le but d’identifier des modifications avec le vieillissement.

Responsable :

A Dufour

Membres :

Olivier DESPRES (PR2 Unistra) 

André DUFOUR (PR1 Unistra) 

Ségolène LITHFOUS (MC Unistra) 

Elisa Mamino (PhD Student)  

Localisation :

CNRS / Campus Cronenbourg
Bâtiment 71
21 rue Becquerel,
67087, Strasbourg.

Partenaires :

The Strasbourg Pain Initiative : https://euridol.unistra.fr/research/laboratories

EURIDOL : https://euridol.unistra.fr